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Actualité de la recherche sur les mobiliers non céramiques de l’Antiquité et du haut Moyen Âge Actes de la table ronde européenne instrumentum, Lyon (F, Rhône), 18-20 octobre 2012 sous la direction de Stéphanie Raux Isabelle Bertrand Michel Feugère avec le concours de l’Institut national de recherches archéologiques préventives mm éditions monique mergoil montagnac Monographie Instrumentum 51, 2015 Association des Publications Chauvinoises, Chauvigny Mémoire XLIX, 2015 co-édition : mm Collection : Monographie Instrumentum, 51 Collection : Mémoire, XLIX ISSN 1278-3846 ISBN 978-2-35518-047-7 ISSN 1159-8646 ISBN 979-10-90534-29-2 Rencontres Instrumentum – Lyon 2012 1 SOMMAIRE PRÉFACE é S. RAUX – p. 5 e v i r p COMITÉ DE LECTURE – REMERCIEMENTS sag – p. 6 u n u à é THÈME I – ASPECTS , APPORTS DES MÉTHODOLOGIQUES n i t s ÉTUDES DEdL’e INSTRUMENTUM À LA COMPRÉHENSION D’UN SITE r u e t du petit mobilier à la compréhension de l’établissement rural d iL’apport é du “Champ Drillon” à Bezannes (Marne) r e i A.-L. BRIVES, P. DUMAS-LATTAQUE – p. 9-31 h c i F Une place publique à Augustonemetum (Clermont-Ferrand, Puy-deDôme) : apports de l’instrumentum C. GALTIER, G. ALFONSO, B. WIRTZ, N. BADUEL – p. 33-59 Les apports de l’analyse comparée du mobilier antique et haut Moyen Âge des sites d’habitats urbains de la ZAC Bourgogne à Orléans (Loiret) D. JOSSET – p. 61-80 Approche qualitative et quantitative de la consommation d’instrumentum dans les agglomérations : l’exemple des territoires carnute, biturige et turon (200 av. - 300 ap. J.-C.) É. ROUX – p. 81-94 Apport du mobilier non céramique à l’étude des troubles du IIIe s. dans le Nord de la Gaule. L’exemple du Pôle d’activités du Griffon à BarentonBugny et Laon (Aisne, France) A. AUDEBERT, M. BRUNET – p. 95-125 Vaisselle métallique romaine des gués de la Saône. Observations préliminaires à partir de sites identifiés S. NIELOUD-MULLER – p. 127-143 2 Sommaire Sulle tracce di Tito Macro. A proposito di un peso lapideo rinvenuto nei Fondi ex Cossar ad Aquileia D. DOBREVA, M. SUTTO – p. 145-153 THÈME II – MOBILIERS DE SITES D’HABITAT Le petit mobilier des fouilles récentes de la ZAC Niel à Toulouse (HauteGaronne). Chronologie, caractérisation des assemblages et contacts avec le monde méditerranéen M. DEMIERRE – p. 157-180 Parure, éléments de serrure et autre mobilier métallique de l’établissement rural des Gains à Saint-Georges-lès-Baillargeaux (LTD1b-LTD2b) (Vienne, F) : morceaux choisis P. MAGUER, M. LINLAUD, I. BERTRAND – p. 181-209 La vaisselle en verre d’un contexte du IIIe s. ap. J.-C. à Vieux (Calvados) A. LACROIX – p. 211-223 Strumenti agricoli e altri oggetti in metallo e legno da un pozzo romano di Abano Terme (PD) S. CIPRIANO – p. 225-231 Notes sur quelques objets caractéristiques de Nîmes (Gard) et de son territoire Y. MANNIEZ – p. 233-242 THÈME III – MOBILIERS DES SITES FUNÉRAIRES ET CULTUELS Vestiges mobiliers associés aux défunts du secteur central de la catacombe des saints Pierre et Marcellin à Rome (Ier-IIIe s. ap. J.-C.) P. BLANCHARD, A. BARON, D. HENRI, H. RÉVEILLAS, S. KACKI, D. CASTEX, R. GIULIANI – p. 245-267 Le petit mobilier issu d’une nécropole de l’Antiquité tardive à Savasse (Drôme) M. GAGNOL et collab. – p. 269-290 Le mobilier funéraire de Chéméré (Loire-Atlantique), VIIe s. V. GALLIEN, P. PÉRIN – p. 291-301 Le mobilier funéraire du site des “Sablons” (Luxé, Charente), témoin de l’occupation mérovingienne M. MAURY – p. 303-314 Fichier éditeur destiné à un usage privé Rencontres Instrumentum – Lyon 2012 3 Une seconde vie pour des objets domestiques. Des contenants originaux comme dernière demeure d’un adolescent à l’Antiquité (Ormes, Marne) M. FÉLIX-SANCHEZ, A. MOREL, A. PELISSIER, H. CABART (†), S. RENOU – p. 315-328 Le mobilier du sanctuaire du Clos de la Fontaine à Orléans (Loiret) du milieu du Ier s. av. J.-C. à la fin du Ier s. ap. J.-C. D. CANNY – p. 329-355 Les figurines en terre cuite gallo-romaines dans les cités des Aulerques Cénomans et Diablintes A. LEDAUPHIN – p. 357-374 THÈME IV – PRODUCTIONS ARTISANALES ET OBJETS DESTINÉS À L’IMMOBILIER Un nouveau témoignage sur l’artisanat des métaux à Autun (Sâone-etLoire) au Ier s. ap. J.-C. : le 11 avenue du deuxième Dragons É. DUBREUCQ, T. SILVINO – p. 377-398 Les ateliers de travail de l’os des rues Maucroix et Mont-d’Arène (Reims, Marne) : identification et étude des lieux de fabrication d’épingles en os au IIIe s. ap. J.-C. P. ROLLET, G. SCHÜTZ – p. 399-424 Les rapports entre artisanat des matières dures d’origine animale et de boucherie à Valence (Drôme) : état de la question A. GILLES, T. ARGANT et collab. – p. 425-444 Des activités artisanales dans les édifices publics du forum d’Aregenua (Vieux, Calvados) K. JARDEL, M. DEMAREST – p. 445-463 Les produits dérivés des ateliers de marbrier du forum d’Aregenua, capitale de cité viducasse K. JARDEL, G. TENDRON et collab. – p. 465-485 Les canalisations en bois : techniques de mise en œuvre, diffusion, chronologie en Gaule romaine et étude de cas L. BRISSAUD, C. LOISEAU et collab. – p. 487-516 Tuiles en écaille et quelques autres types originaux de terres cuites architecturales de Gaule centrale et septentrionale A. FERDIÈRE, E. JAFFROT et collab. – p. 517-552 Fichier éditeur destiné à un usage privé 4 Sommaire THÈME V – FACIÈS INSTRUMENTUM DE LUGDUNUM Un autre regard sur la bijouterie en or de Lyon (Rhône, France) C. BESSON – p. 555-576 Aperçu de l’instrumentum de toilette et de chirurgie à Lugdunum. Un état des données É. VIGIER – p. 577-609 Les techniques de fabrication des ateliers secondaires de verriers à LyonLugdunum (Ier-IIIe s. ap. J.-C.) L. ROBIN – p. 611-623 Bronzes figurés de Lyon. Les secrets d’un moule de bronzier intact É. RABEISEN – p. 625-638 La vaisselle métallique d’époque romaine à Lyon : première approche L. GUICHARD-KOBAL – p. 639-650 THÈME VI – VARIAE Les étuis tubulaires à bélières en bronze de l’âge du Fer A. COURTOT – p. 653-663 Parti di mobile in agata dallo scavo di via Neroniana - Montegrotto Terme (Padova) F. GHEDINI, G. MOLIN, P. ZANOVELLO, A. ARDUINI, C. DESTRO, S. MAZZOCCHIN, M. BRESSAN, A. GUASTONI, P. GUERRIERO, F. ZORZI – p. 665-677 Les supports de pinceaux doubles en bronze dans l’Antiquité : instruments de peinture ou de dorure ? S. RAUX, M.-A. WIDEHEN – p. 679-697 The jewellery of a wealthy Thracian woman from Anchialos and the fashion in Middle and Late Hellenistic jewellery M. TONKOVA – p. 699-716 Fichier éditeur destiné à un usage privé Rencontres Instrumentum – Lyon 2012 269 Le petit mobilier issu d’une nécropole de l’Antiquité tardive à Savasse (Drôme) Marie GAGNOL Chargée d’étude contractuelle, spécialiste Instrumentum chercheur associé UMR 5138 marie.gagnol@laposte.net e g a us v i r p é n u à é n i t s de r Abstract Résumé u e t di é e r tardive, bagues, bracelets, Keywords : Late Antiquity, rings, bracelets, shoes, i Mots clés : h Antiquité cceintures, christianisme, nécropole, militaria, belts, christianity, necropolis, militaria, headdresses chaussures, i F coiffes avec la collaboration de Christine RONCO Inrap, chercheur associé UMR 5138 Une fouille, menée par l’Inrap en 2010 au lieu-dit La Croze à Savasse, a permis la mise au jour d’une centaine de sépultures datées des IVe et Ve s. ap. J.-C. De nombreux artefacts relevant de la parure et de l’habillement ont été trouvés : bracelets, bagues, chaussures ou encore ceintures. À travers ces découvertes, nous évoquerons la question des militariae et de leur provenance, de l’identification de coiffes et la signification d’une bague à motif chrétien au sein de cette nécropole aux cultes païens. An excavation led by Inrap in 2010 at a place called La Croze in Savasse enabled the discovery of a hundred graves dating from the fourth and fifth century AD. Many artifacts within the adornment and clothing were found: bracelets, rings, shoes or belts. Through these findings, we discuss the issue of militariae and their origin, identification of headdresses and the meaning of a Christian motif ring in this necropolis to pagan cults. 270 Le petit mobilier métallique issu d’une nécropole de l’Antiquité tardive à Savasse (Drôme) Introduction Une fouille effectuée par l’Inrap sous la direction de Christine Ronco, au lieu-dit La Croze sur la commune de Savasse (fig. 1), a mis au jour un ensemble funéraire rural (1) de l’Antiquité tardive. L’espace funéraire, qui a été exhaustivement fouillé, comportait cent vingt-huit sépultures organisées en rangées (2). La majorité d’entre elles possédaient des aménagements (cercueils) en matériaux périssables tandis que seul un petit nombre disposait d’un coffrage de tuiles ou d’amphores. La population inhumée se compose de cent trois individus adultes et adolescents parmi lesquels on distingue trente-six femmes, soixante hommes, sept indéterminés, ainsi que vingt-cinq immatures de moins de 15 ans (3). Cent quatre sépultures contiennent du mobilier, principalement constitué de céramiques, parfois associées à un dépôt de faune ou de verre (Ronco 2012, 12) (fig. 2). Les datations fournies par ce mobilier et les analyses C14 (4) permettent de rattacher cet ensemble entre le milieu du IVe et le Ve s. ap. J.-C. (1) L’habitat en lien avec cet ensemble funéraire n’a pas pu être localisé. (2) Avec une orientation majoritairement nord-sud. (3) D’après l’étude anthropologique effectuée par Y. Gleize, J.-L. Gisclon et J. Terrom (Ronco 2012). (4) Les datations radiocarbone ont été réalisées pour Beta Analytic Inc. par Dr M. A. Tamers et Mr D. G. Hood (Miami, USA). b. a. Fig. 1 : a. Carte 1/250 000 (source : Direction de la communication Région Rhône-Alpes) ; b. Vue aérienne générale du site (cliché : La France vue du ciel). Fichier éditeur destiné à un usage privé Rencontres Instrumentum – Lyon 2012 271 Fig. 2 : Plan général du site (DAO : P. Rigaud, C. Ronco, Inrap). Fichier éditeur destiné à un usage privé 272 Le petit mobilier métallique issu d’une nécropole de l’Antiquité tardive à Savasse (Drôme) Trente-trois sépultures ont livré des objets métalliques ayant trait exclusivement à la parure ou à l’habillement : trente-six artefacts et 1 128 clous de chaussures en fer (5). L’étude présentera donc, en premier lieu, les objets de parure, en abordant les problématiques liées à la fonction de certains anneaux en alliage cuivreux ou à la signification d’une bague ornée d’un motif chrétien. Nous évoquerons ensuite les éléments d’habillement, en ayant soin d’insister sur la provenance des ceintures et l’identité de leurs porteurs, avant de terminer par une synthèse abordant les enseignements et perspectives de l’étude. Le mobilier métallique a été découvert sur un terrain soumis à une forte circulation d’eau, ce qui a aggravé le phénomène de corrosion, particulièrement celui des objets en fer. Des radiographies (6) ont donc été nécessaires afin d’améliorer l’identification et la compréhension de la morphologie de certains objets. Cependant, le matériel n’ayant pas été restauré à l’heure où nous publions cette étude, quelques lacunes persistent. La parure 1. Les anneaux a. Les bracelets Nous mentionnerons tout d’abord les objets identifiés formellement comme des bracelets, c’est-à-dire les objets portés par le défunt ou localisés directement à proximité des mains ou des avant-bras. . La sépulture 65 contenait le squelette d’une femme adulte portant trois bracelets identiques en alliage cuivreux autour de l’avant-bras gauche (fig. 3 et 4a-b). Ces bracelets à jonc fermé, formés d’une bande de tôle très fine (1 mm d’épaisseur sur 4 mm de large), présentent sur leur surface externe de petites rainures incisées dans le sens de la largeur. Des bracelets similaires sont classés dans le type 3.18 de la typologie établie par Émilie Riha (1990, Taf. 70, n° 541) et dans le type Swift a2 (Swift 2000, fig. 170) regroupant l’ensemble des bracelets à anneaux étroits comportant Fig. 3 : Bracelets in situ de la sépulture 65 (cliché : A. Defoulounoux, Inrap). des rainures. Généralement datés du IVe s. ap. J.-C, comme dans les tombes des provinces danubiennes (Keller 1971, Pl. 4, 10 et 49), ils apparaissent en grand nombre en Bretagne (7) et dans la plupart des autres provinces où ils se retrouvent toutefois fréquemment dans des contextes plus tardifs (Swift 2000, 118 et 129). Leur conception simple et donc courante incite à suggérer une production issue de divers ateliers. . De la même manière, dans la sépulture 75, se trouvait le squelette d’une femme adulte portant deux bracelets identiques en alliage cuivreux autour de l’avant-bras gauche (fig. 4c-d). Ces bracelets étroits à jonc fermé, décorés sur leur surface externe d’une série d’encoches formant un zigzag, s’apparentent à un type de bracelet, le type Riha 3.17 (Riha 1990, Taf 19, n° 538), mais également au type Swift A5 (2000, fig. 169), caractéristiques du IVe s. ap. J.-C. et connus dans tout l’Empire (Riha 1990, 57-58 ; Swift 2000, 129). On peut signaler deux bracelets similaires dans la tombe 50 de la nécropole du Verdier (Hérault) (Raynaud et al. 2010, pl. 17, objets 300 et 301) suggérant le fait qu’ils soient généralement portés par deux. . Dans la sépulture 86, deux bracelets en alliage cuivreux étaient alloués à un squelette d’une femme adulte (autour de l’avant-bras gauche). Le premier bracelet est étroit et montre un décor sur sa surface externe : (5) Les artefacts trouvés en position résiduelle dans les comblements ou en surface ne seront pas mentionnés. (6) Effectuées par le Centre de restauration et d’études archéologiques municipal Gabriel Chapotat (CREAM) de Vienne. (7) Britannia. Fichier éditeur destiné à un usage privé Fig. 4 : a-b. Bracelets de la sépulture 65 (DAO : F. Pennors, S. Nere, Inrap) ; c-d. Bracelets de la sépulture 75 (DAO : F. Pennors, Inrap) ; e-f. Bracelets de la sépulture 86 (DAO : F. Pennors, S. Nere, Inrap). a. 273 b. c. d. e. f. Fichier éditeur destiné à un usage privé 274 Le petit mobilier métallique issu d’une nécropole de l’Antiquité tardive à Savasse (Drôme) deux lignes gravées dans la longueur (fig. 4e). Le second est un bracelet ouvert à jonc massif lisse de section circulaire dont les extrémités sont gravées d’un ocelle entouré de petites incisions (fig. 4f). Il s’agit de têtes de serpent stylisées typiques du Bas-Empire. Ils sont regroupés par E. Riha dans le type 3.10.4 (Riha 1990, Taf. 17, 523-525). Durant l’Antiquité tardive, ces bracelets anguiformes jouissent d’une popularité particulière et sont fréquemment découverts dans les sépultures, notamment dans les provinces danubiennes ou de Slovénie (Riha 1990, 56). En Gaule, plusieurs sépultures ont livré ce type de bracelets. Dans la nécropole du Bas-Empire “La Callotière” au Boullay-Mivoye (Eure-et-Loir), Dominique Canny regroupe dans le type 3d les bracelets dits “à tête de serpent”. Ils sont associés à des éléments datants, de nature différente, attribués au IVe s. ap. J.-C., et dans certains cas plus précis aux années 350-400 (Canny 2006, 33). À Annecy, signalons également un bracelet semblable provenant d’une tombe du IVe s. ap. J.-C. (Colardelle 1983, 307, n° 19, fig. 117). Cette datation renvoie également à celle proposée pour le type 1 par E. Swift, pour des bracelets “à tête de serpent” stylisée découverts en Bretagne (Swift 2000, fig. 215). Elle suggère une origine commune, un atelier dans le Sud de la Bretagne, qui semble avoir limité la distribution à la Germanie inférieure (Ibid., 177). . La sépulture 103 renfermait le squelette d’une femme adulte parée d’un bracelet en alliage cuivreux autour de l’avant-bras gauche (fig. 5 et 6a). Ce bracelet fermé, formé d’un jonc plat très fin (1 mm) et relativement large, possède un décor poinçonné formant deux rangées de rosaces se rapprochant du type Riha 3.20 (Riha 1990, Taf. 19, n° 549-551) regroupant des bracelets à motifs circulaires, formés d’une tôle de bronze mince et possédant tous la même fermeture en crochet, bien datés du IVe s. ap. J.-C. La carte de répartition des bracelets identiques à notre exemplaire établie par E. Swift (Swift 2000, fig. 190) laisse apparaître une forte concentration de ces objets en Germanie et une distribution confinée à cette province, à la Belgique et à la Gaule Lyonnaise. Selon Isabelle Bertrand qui classe ces objets dans le type 2c2 pour le territoire picton (Bertrand 2003, 4950), aucun exemplaire n’est antérieur au IVe s. ap. J.-C. On signalera également dans le cimetière du Pillon à Marennes (Rhône), plusieurs bracelets, très proches typologiquement de cette pièce, datés de la deuxième moitié du IVe s. ap. J.-C. (Blaizot et al. 2001, 302). Fig. 5 : Bracelets in situ de la sépulture 103 (cliché : P. Rigaud, Inrap). . Unicum du site, dans la sépulture 116, un homme adulte disposait d’un bracelet en fer autour du poignet gauche (fig. 6b), formé d’une tige de section carrée, aujourd’hui brisée aux deux extrémités et formant un demi-cercle. Une autre tige de section rectangulaire semble être collée par la corrosion le long de la première. Le maintien autour du poignet se faisait-il à l’aide de lien(s) en cuir attaché(s) aux deux extrémités de la tige ? On retrouve un objet identique dans la tombe n° 1 du Verdier (Hérault) datée du IVe s. ap. J.-C. (Raynaud et al. 2010, pl. 1, objet 258). La nécropole de Savasse a donc livré cinq bracelets dont quatre, en alliage cuivreux, sont issus de sépultures féminines. Ils sont disposés par un, deux ou trois, systématiquement autour de l’avant-bras gauche des femmes. Le cinquième bracelet, en fer, porté par un homme au poignet gauche, est la seule exception de la nécropole. Les éléments de comparaison connus sont principalement localisés en Bretagne, à Augst et en Germanie où ils sont datés du IVe s. ap. J.-C. En Gaule méridionale, Michel Feugère mentionne une variété des formes de bracelets dans les sépultures de l’Antiquité tardive (Feugère 1993, 143), confirmée à Savasse par une variabilité stylistique établie. Notons également, au regard des comparaisons sus décrites et malgré la différence de décors par rapport aux typologies établies (par E. Swift, E. Riha notamment), une influence germanique avérée. Fichier éditeur destiné à un usage privé Rencontres Instrumentum – Lyon 2012 275 a. b. d. e. c. f. g. Fig. 6 : a. Bracelet de la sépulture 103 ; b. Bracelet de la sépulture 116 ; c-e. Anneaux de la sépulture 36 (DAO : F. Pennors, Inrap) ; f-h. Anneaux de la sépulture 118 (DAO : F. Pennors, M. Gagnol, Inrap). h. Fichier éditeur destiné à un usage privé 276 Le petit mobilier métallique issu d’une nécropole de l’Antiquité tardive à Savasse (Drôme) b. Bracelets et/ou coiffes ? Dans cet ensemble funéraire, la majorité des anneaux en alliage cuivreux étaient portés, hormis dans deux sépultures d’immatures : les sépultures 36 et 118. . La sépulture 36, datée entre 260 et 430 ap. J.-C. par analyse C14, était celle d’un individu immature âgé entre 1 et 4 ans. Elle contenait un grand nombre de perles et quatre anneaux en alliage cuivreux disposés à l’arrière de son crâne. Il s’agit de deux anneaux fermés (fig. 6c et 7), associés par la corrosion et formés d’une bande de tôle très fine (1 mm) en alliage cuivreux, l’un sans décor et l’autre orné de petits poinçons circulaires entourés par deux lignes incisées dans la longueur. Ce dernier se rapproche des bracelets de type Riha 3.19 datés entre la fin du IIe s. ap. J.-C. et la première moitié du IVe s. ap. J.-C. (Riha 1990, Taf. 19, n° 547-548). Il ne trouve pas de parallèle exacte dans la typologie d’E. Swift, mais peut toutefois être rapproché du type Strip bracelet, sous-type “à cercles poinçonnés”, daté du IVe s. ap. J.-C (Swift 2000, fig. 180). Un anneau composé de trois fils d’alliage cuivreux (d’1 mm d’épaisseur) tressés, obtenus par tréfilage, est associé à cette parure (fig. 6d). Ce type d’anneau se rencontre dans d’autres inhumations, comme sur le site dit “de la montée de la Butte” à Lyon, où ont été découverts, aux pieds d’un individu, plusieurs objets analogues (Motte, Blaizot 2009, 369). dont la diffusion s’étend en particulier sur les provinces de Danube, mais ne se répandant pas en grand nombre en Gaule et en Bretagne (Riha 1990, Taf. 21, n° 570-577). Ellen Swift observe également leur rareté dans des contextes du IVe s (Swift 2000, 124), mais démontre toutefois leur relative abondance en Germanie inférieure (Ibid., fig. 145). Le quatrième anneau de la parure est un anneau très mal conservé, formé d’une tige de section réniforme sans décor dont les extrémités sont jointes par deux petits rivets (fig. 6e) (8). . La sépulture 118, datée entre 250 et 410 par une analyse C14, contenait le squelette d’un immature entre 6 mois et 2 ans. Trois anneaux en alliage cuivreux et un grand nombre de perles ont été découverts dispersées dans la tombe (fig. 8). Deux anneaux sont formés d’une tige de section carrée décorée sur l’ensemble de sa surface externe de petites lignes en demi-cercle (fig. 6fg). Un décor exactement semblable est visible sur un bracelet découvert à Augst (Riha 1990, Taf. 19, n° 543), correspondant au type 3.19., daté entre la fin du IIe et la première moitié du IVe s. ap. J.-C. E. Riha l’identifie comme un bracelet d’enfant ou un anneau de cheveux (Riha 1990, 58). L’objet ne trouve pas de parallèles dans la typologie d’E. Swift (Swift 2000). Il peut être assimilé au type Riha 23, variante 3 regroupant les anneaux torsadés de deux à cinq fils, Ils sont associés à un troisième anneau (fig. 6h) formé d’une tige à section en D, dont les deux extrémités ont été martelées pour former une plaque rectangulaire au centre de laquelle a été gravée une croix entourée, Fig. 7 : Anneaux in situ de la sépulture 36 (cliché : M. Gagnol, Inrap). Fig. 8 : Anneaux in situ de la sépulture 118 (cliché : P. Rigaud, Inrap). (8) L’objet étant trop dégradé, aucune reconstitution de diamètre n’a pu être proposée. Fichier éditeur destiné à un usage privé Rencontres Instrumentum – Lyon 2012 de part et d’autre, par deux rangées verticales de quatre points (motif incisé ou poinçonné). L’objet a été serré de telle manière que la plaque vienne toucher l’autre extrémité afin d’en assurer la fermeture. Cet anneau ne rencontre aucun parallèle connu. 277 . Dans la sépulture 65 a été mis au jour un squelette de femme adulte portant une bague composée de trois anneaux entremêlés et/ou collés par la corrosion. Deux sont en fer et un en alliage cuivreux. Ce dernier présente un anneau de section ronde et fine orné d’une plaque carrée surmontée d’un décor gravé (10). Cette Dans ces deux sépultures d’immatures, les anneaux, de par leur emplacement, ne semblent donc pas avoir la même utilisation que pour les sujets féminins. Il pourrait s’agir à première vue, en raison de la petite taille des objets et de l’âge de l’individu, de petits bracelets d’enfants. Cependant, certains éléments nous invitent à envisager la présence d’objets utilisés dans le maintien de la chevelure. En effet, un artefact similaire aux anneaux de la sépulture 118 a été interprété par E. Riha comme un possible anneau de cheveux (1990, 58). De plus, les observations anthropologiques effectuées sur la sépulture 36 démontrent une bascule du crâne entraînée par un élément en matière périssable à l’arrière de celui-ci (les anneaux et perles étant regroupés dans cette zone). Dans la sépulture 118, une coloration verte sur le crâne, associée également à une bascule de celui-ci, indiquerait une position similaire. Ces coiffes sont connues pour l’époque mérovingienne. Nous pouvons citer l’exemple de Chasseneuilsur-Bonnieure (Poignant et al. 2005, n. p.), où fut mis au jour une coiffe formée d’un grand nombre de perles et de deux anneaux en alliage cuivreux, datée de la deuxième moitié du Ve s. ap. J.-C. Cependant, nous ne pouvons exclure la présence d’un sac ou d’un coffret, contenant de petits bracelets d’enfants, déposé à l’arrière du crâne, comme dans la sépulture 137 de la nécropole du Verdier (9) (Raynaud et al. 2010, 67) ou dans la sépulture 504 de l’espace funéraire du Pillon à Marennes (Blaizot et al. 2001, 315). 2. Les bagues a. Présentation et répartition Les bagues trouvées sur le site sont majoritairement associées à des individus de sexe féminin. C’est le cas des sépultures 65, 103 et 126. Fig. 9 : Bagues des sépultures 103 et 126 (clichés : P. Rigaud, Inrap). (9) Un coffret de bois contenait deux bracelets, une chaînette en bronze ainsi qu’un collier de perles de verre, d’os et d’ambre qui était déposé à droite du crâne. (10) Le décor n’est pas visible malgré la radiographie effectuée. Une restauration de l’objet sera nécessaire. Fichier éditeur destiné à un usage privé 278 Le petit mobilier métallique issu d’une nécropole de l’Antiquité tardive à Savasse (Drôme) bague peut être classée dans le type Guiraud 4f (1989, 190, fig. 31) ou le type 2.8.2 défini par E. Riha (1990, Taf. 8, n° 133-135). Ce type a été daté de la deuxième moitié du IVe s. ap. J.-C. avec une répartition dans tout l’Empire. . Les sépultures 103 et 126 étaient celles de femmes adultes portant des bagues simples, circulaires, en alliage cuivreux sans décor, et présentant une section en “D” (fig. 10 a-b). L’artefact peut également être classé dans les bagues de type Guiraud 8c (Guiraud 1989, fig. 45). Ces anneaux se retrouvent dans toutes les régions, mais surtout dans le nord-est de la Gaule, en particulier dans les vici, les zones rurales et les forts du limes (Ibid., 197). Sur le site, les bagues sont majoritairement portées à la main gauche autour de l’annulaire, à l’instar de nos alliances actuelles. Cependant leur position exacte diffère : elles sont enfilées seulement jusqu’à la seconde phalange comme on le remarque lorsqu’elles sont trouvées en place (fig. 9). On notera également que, dans la nécropole de Savasse comme dans celles de Gaule méridionale (Feugère 1993, 143), les bagues sont portées uniquement par les femmes. b. La bague à motif chrétien Une seule bague du site est portée à droite (11). Il s’agit d’une bague en alliage cuivreux, découverte en position fonctionnelle dans la sépulture 62, datée par une analyse C14 entre 260 et 430 ap. J.-C. et contenant le squelette d’un immature entre 1 et 9 ans accompagné de deux céramiques. Cette bague a été coupée et serrée afin de s’adapter à la taille de l’individu. On remarque qu’une tentative de section a été effectuée parallèlement à la partie resserrée (fig. 10c). La forme de la bague incite à la classer dans le type 2.8.2 défini par E. Riha daté de la deuxième moitié du IVe s. ap. J.-C. et réparti dans tout l’Empire (Riha 1990, 35-36). Erwin Keller date de tels objets du troisième tiers du IVe s. ap. J.-C., dans des inhumations situées en Bavière du Sud (Keller 1971, 109). En Gaule, ces bagues monométalliques de type Guiraud 4f (1989, fig. 31), datées du IVe s. ap. J.-C., sont portées par des (11) L’ensemble des bagues du site sont portées à la main gauche. (12) Je remercie M. Feugère pour ces informations. catégories sociales modestes et se retrouvent particulièrement dans le nord-est de la Gaule, avec toutefois quelques exemplaires connus en Narbonnaise (Ibid., 191). Le décor de cette bague est remarquable : il s’agit en effet d’un chrisme, symbole chrétien formé par la superposition des deux premières lettres du nom du Christ en grec : “khi” et “rhô”. À Augst est signalée une bague en argent ornée d’un chrisme inversé (Riha 1990, Taf. 7, n° 122). Plus au nord, F. Henkel, dans son ouvrage sur les bagues romaines de Rhénanie et des provinces alentour, mentionne également trois exemplaires avec chrisme du IVe s. ap. J.-C. (Henkel 1913, Taf. 39, n° 1004, Taf. 42, n° 1061, Taf. 70, n° 1864). En Gaule méridionale, on signalera un exemplaire très proche du nôtre : une bague en alliage cuivreux à chaton circulaire massif mise au jour à Fontès, au lieudit Les Pradesses (Hérault) (Depeyrot et al. 1986, 129, fig. 20, n° 4) datée entre le IVe s. et le début du Ve s. ap. J.-C. (12). Le degré de christianisation de cette population ne peut être évidemment abordé à partir de ce seul objet. Toutefois, le fait que cette bague ait été sectionnée et resserrée pour s’adapter au doigt de l’enfant démontre une volonté manifeste de la part d’une famille de marquer l’individu comme chrétien. Pourtant, la sépulture et l’ensemble funéraire de Savasse, de manière générale, montrent plutôt des signes de croyances païennes (sépultures habillées, dépôts de céramique, de faune, etc.). Peut-on alors parler d’un seul individu et, de par le fait, d’une seule famille adoptant ces croyances ? Ou cette bague est-elle l’illustration d’une foi chrétienne de plus en plus répandue mais qui reste dans un cadre quotidien et familial et dont l’Église, à la fin du IVe s., n’a pas encore contrôlé les rites ? SP 62 - us 671.3 - obj 89 SP 103 - obj 49 a. SP 126 - obj 233 b. c. Fig. 10 : a-b. Bagues des sépultures 103 et 126 ; c. Bague ornée d’un chrisme de la sépulture 62 (DAO : F. Pennors, Inrap). Fichier éditeur destiné à un usage privé Rencontres Instrumentum – Lyon 2012 L’habillement 1. Les ceintures a. Présentation . Dans la sépulture 7, le squelette d’un immature entre 1 et 4 ans était accompagné d’une plaque-boucle de ceinture en alliage cuivreux rigide, coulée (fig. 12a). La boucle est ovale à simples volutes internes. La plaque, étroite et rectangulaire, est pourvue de deux rivets de fixation au cuir de la ceinture. L’ardillon droit avec extrémité distale en arc de cercle vient s’enrouler autour de la barre reliant les volutes de la boucle. La largeur du cuir de la ceinture peut être évaluée à environ 30 mm (largeur interne de la boucle). Selon la typologie établie par Marcus Sommer (1984), il est possible de classer l’objet dans la Classe 3, type A ou B. Ces boucles, principalement connues en Gaule, Bretagne et Italie, circulent durant tout le Bas-Empire (Aurrecoechea Fernández 2001, 24). . Dans la sépulture 18 a été mis au jour le squelette d’un homme adulte portant une plaque-boucle de ceinture entière articulée (fig. 12b). La boucle est zoomorphe, composée de deux têtes affrontées de dauphin. La plaque rectangulaire, formée d’une tôle pliée en deux, vient s’enrouler autour de la boucle de part et d’autre de l’ardillon. Deux rivets de fixation permettent l’attache au cuir de la ceinture insérée entre les deux tôles formant une plaque ornées d’incisions et d’un décor ocellé. 279 nécropole du Verdier (Hérault) et daté du IVe s. ap. J.C. (Raynaud et al. 2010, pl. 40, objet 373). . Les sépultures 37 et 78 renfermaient des boucles de ceintures simples, formées d’un arc simple de section ovale en alliage cuivreux et soudé à l’ardillon en fer (sépulture 37) (fig. 12c) ou en alliage cuivreux (sépulture 78) (fig. 12d). Portées par des hommes adultes, elles sont en position fonctionnelle. . Dans la sépulture 71, un squelette d’homme âgé portait une boucle de ceinture en alliage cuivreux comprenant un rivet de charnière en fer (fig. 12e). La boucle est en forme de pelte allongée. . La sépulture 94 contenait un squelette d’homme adulte dont seule la boucle de ceinture, coulée, de forme rectangulaire à section ronde, est préservée (fig. 12f). Un reste d’ardillon en fer est toutefois visible. . À l’intérieur de la sépulture 107 une ceinture composée de plusieurs éléments, tous en place, était associée au squelette d’un homme adulte (fig. 11). Selon la typologie établie par M Sommer (1984), il est possible de classer l’objet dans la Classe 1, Forme C, type D variante 2, datée entre le début du IVe et le début du Ve s. ap. J.-C. Ces boucles circulent durant tout le BasEmpire et leur aire de diffusion comprend l’Italie et la Gaule (Aurrecoechea Fernández 2001, 20). M. Sommer conclut que les types avec boucles zoomorphes sont caractéristiques du Nord de la Gaule, de la zone rhénane et de la province belge. Les spécimens trouvés en Italie, au Nord de l’Afrique et en Espagne sont qualifiés d’anecdotiques (Sommer 1984, 29). On trouve en Gaule différents parallèles, comme ces boucles découvertes dans la nécropole datée du IVe s. ap. J.-C. du Camp des Armes à Saint-Maurice-deNavacelles dans l’Hérault (Feugère 2002, 89). Selon Michel Feugère, ce type de boucles peut être considéré comme militaria. On signalera également un exemplaire similaire mis au jour dans la tombe 193 de la Fig. 11 : Ceinture in situ de la sépulture 107 formée d’une plaqueboucle, d’anneaux et d’un ferret (cliché : P. Rigaud, Inrap). Fichier éditeur destiné à un usage privé Le petit mobilier métallique issu d’une nécropole de l’Antiquité tardive à Savasse (Drôme) 280 a. b. c. d. f. Fig. 12 : a. Plaque-boucle de ceinture de la sépulture 7 ; b. Plaqueboucle de ceinture de la sépulture 18 ; c-d. Boucles de ceinture des sépultures 37 et 78 ; e. Boucle de ceinture de la sépulture 71 ; f. Boucle de ceinture de la sépulture 94 (DAO : F. Pennors, Inrap). e. Fichier éditeur destiné à un usage privé Rencontres Instrumentum – Lyon 2012 281 a. c. d. b. Fig. 13 : a-c. Ceinture de la sépulture 107 formée d’une plaque-boucle, d’anneaux et d’un ferret (DAO : F. Pennors, Inrap) ; d. Ferret de ceinture découvert sur la commune d’Abeilhan (Hérault) au lieu-dit Pech-Clavel (d’après Feugère 2002, 68-69) ; e. Boucle de type Tirig provenant de Saint-Clément (Gard) (d’après Feugère 1996, 277). Fichier éditeur destiné à un usage privé e. 282 Le petit mobilier métallique issu d’une nécropole de l’Antiquité tardive à Savasse (Drôme) Tout d’abord, un ferret de ceinture en alliage cuivreux, coulé, en forme d’amphore, dont le sommet comporte deux trous utilisés pour la fixation rivetée sur l’extrémité de la ceinture ; les anses sont formées de deux peltes ajourées. Le corps est orné de treize ocelles (fig. 13a). deuxième moitié du IVe s. ap. J.-C., voire dans le dernier tiers de ce siècle. En Espagne, leur présence est expliquée par l’arrivée sur le territoire hispanique d’officiers en charge des contingents militaires du Rhin ou de la région du Danube (Aurrecoechea Fernández 2001, 109-110). Il est possible de rattacher ce ferret au type B-A établi par M. Sommer (1984, 79) daté, en Gaule et dans les régions rhénanes, de la première moitié du IVe s. ap. J.C. Dans les provinces danubiennes, ils recouvrent une chronologie plus large allant de la fin du IIIe s. ap. J.-C. jusqu’à 400 ap. J.-C. (Aurrecoechea Fernández 2001, 32). Deux exemplaires du Sud de la Gaule sont notifiés par M. Feugère : l’un conservé au Musée de Montpellier d’origine inconnue (Feugère 2002, 196) et l’autre provenant de Saint-Clément (Gard) (Feugère 1996, 277) (fig. 13e). Ces objets sont connus dans l’équipement militaire des foederati du Nord de la Gaule selon M. Feugère et sont datés de manière assez large du Ve s. ap. J.-C. (Feugère 1993, 146). En Gaule, plusieurs exemplaires similaires sont signalés : dans le Centre-Ouest de la Gaule, l’un à Saint-Saturnindu-Bois (Charente-Maritime) orné d’ocelles (Mousset et al. 2009, fig. 5, n° 1), l’autre à Drevant (Cher) parmi le mobilier tardif du théâtre (13), sans le décor ocellé, (Ibid., 21). Dans le département de l’Hérault (fig. 13d), ces objets sont datés de la fin du IVe, voire du Ve s. ap. J.-C. M. Feugère relève l’abondance des ocelles sur les ferrets de Gaule méridionale, et les qualifie de probable style régional (Feugère 2002, 68) ; notre exemplaire va dans ce sens. Le deuxième élément de cette ceinture est une plaqueboucle en alliage cuivreux, rectangulaire, coulée, à quatre rivets de fixation au revers (fig. 13b). La plaque est ajourée de trois cercles et trois fenêtres en forme de trous de serrure alignées. La charnière est formée de quatre œillets sur la plaque, deux sur la boucle et un sur l’ardillon aviforme, ainsi que d’un axe en fer. La boucle est zoomorphe, représentant deux dauphins stylisés affrontés. L’ardillon et la plaque sont décorés d’ocelles. L’objet peut également être classé dans la Classe 3, Type B de M. Sommer (1984, 38) et semble être d’origine germanique. Sa diffusion dans les provinces occidentales ayant eu lieu, selon Sommer, durant la première moitié du Ve s. ap. J.-C. De nombreux exemplaires espagnols ont également été mis au jour. Ce type de plaque-boucle delfiniforme est nommé type “Tirig” et s’étend du Nord-Est de l’Espagne et du Sud de la Gaule jusqu’aux provinces les plus occidentales (Bretagne, Gaule, Italie et Espagne). Ces plaques-boucles semblent avoir été en usage durant la Enfin, deux anneaux en fer, corrodés entre eux, ont été mis au jour (fig. 13c). Des traces de cuir ont été discernées à la loupe binoculaire démontrant le possible passage du cuir de la ceinture dans ces anneaux. Cette hypothèse est renforcée par la localisation de l’objet dans l’axe de la plaque-boucle. Ils auraient pu servir à la suspension d’objets à la ceinture. Un parallèle peut être établi avec l’anneau retrouvé dans une inhumation plus tardive (du VIe s. ap. J.-C.) à Marseille et situé au même emplacement sur le squelette. Il est également identifié comme anneau de ceinture (Boyer et al. 1987, 38). b. Provenance des ceintures et question des militariae Les ceintures issues des sépultures 7 et 18 ont pu être datées par comparaison à la fin du IVe, tandis que l’exemplaire de la sépulture 107 semble plus tardif (début du Ve s. ap. J.-C.). Les éléments de ceinture ont été majoritairement mis au jour dans des inhumations d’hommes adultes (six tombes sur sept). Cette répartition ainsi que la forme de certains objets (14) nous invitent à porter notre réflexion sur leur lien avec le statut militaire des individus. Peut-on affirmer que ces derniers exerçaient ou ont exercé dans l’armée ? En effet, ces éléments de ceinture se rattachent à des séries connues dans l’équipement des foederati du Nord de la Gaule entre la deuxième moitié du IVe et le début du Ve s. ap. J.-C. Cependant, un grand nombre de ferrets en forme d’amphore ont été décou- (13) Fouille SRA, dir. C. Cribellier. Objet inv. 17, US 1113 : étude en cours par I. Bertrand. (14) Voir les ceintures des sépultures 18 et 107. Fichier éditeur destiné à un usage privé Rencontres Instrumentum – Lyon 2012 283 verts en Gaule méridionale, posant à nouveau la question des rapports réels entre ces ceintures tardives et le monde germanique. Les travaux de M. Feugère ont essentiellement souligné l’originalité d’une grande partie des découvertes méridionales, qui invite à ne pas rattacher nécessairement toutes les trouvailles à des parallèles septentrionaux (Feugère 1999, 17). En effet, il apparaît, comme nous l’avons vu précédemment, que les exemples analogues les plus proches des éléments de ceinture mis au jour dans la nécropole de Savasse sont attestés en Gaule méridionale (Feugère 2002, 68). Nous souscrivons donc à l’hypothèse d’une influence méditerranéenne (importations ou production locale) s’inspirant elle-même, plus ou moins fidèlement, des modèles germaniques. En raison du nombre de découvertes, il est délicat d’associer systématiquement ces artefacts à des individus exerçant une carrière militaire. Nous évoquerons plutôt une “mode” imitant des objets portés par les légionnaires, et devenus des accessoires vestimentaires civils onéreux (15) et à vocation probablement ostentatoire. 2. Les chaussures Un total de 1 128 clous de chaussures a été mis au jour dans 22 sépultures. Seuls des adultes portent des chaussures cloutées et ils sont très majoritairement des hommes (20 cas sur 22). Sur le terrain, quelques clous de chaussures en place ont été prélevés à l’aide de bandes plâtrées dans lesquelles a été coulé du silicone. Une radiographie a ensuite été effectuée sur ce prélèvement afin de proposer un dessin et une reconstitution partielle de la semelle. Fig. 14 : Clous de chaussures de la sépulture 2 (cliché : Y. Gleize, Inrap). . Dans la sépulture 2, les 113 clous étaient, majoritairement, encore en place, ce qui a permis de reconstituer l’apparence des semelles. Celles-ci étaient situées sur le bassin du défunt. Parmi les clous de cette semelle se trouvait une phalange proximale du pied. Il a donc été envisagé l’existence de chaussures portées à l’origine et déplacées par les fortes circulations d’eau dans la fosse (fig. 14). Il est possible d’évaluer un cloutage comportant une soixantaine de clous sur chaque chaussure, formés de têtes convexes sans décor, marqués par l’usure, et de pointes coudées en angle droit ou droites. Le modèle de chaussure exact (caligae, solae, etc.) ne peut être établi, les clous ne dessinant pas de décor particulier (fig. 15). En effet, les clous, utilisés afin d’éviter une abrasion trop rapide des semelles, étaient implantés différemment selon le type de chaussure (Coulthard 2000, 177194). Un sablage (16) a été pratiqué sur les clous de chaussures des sépultures masculines afin de s’assurer de l’absence de décor sous les têtes (17). Fig. 15 : Restitution des semelles de la sépulture 2 (dessin et DAO : M. Gagnol, Inrap). (15) En témoignent les réparations opérées sur certaines boucles d’alliage cuivreux ayant perdu leur ardillon, remplacé par une pièce de fer (sépultures 37 et 94). (16) Effectué par le Centre de restauration et d’études archéologiques municipal Gabriel Chapotat (CREAM) de Vienne. (17) En effet, la présence de décors sous les têtes de clous permet de mettre en évidence le port de chaussures par les légionnaires (Poux 2008, 377). Fichier éditeur destiné à un usage privé 284 Le petit mobilier métallique issu d’une nécropole de l’Antiquité tardive à Savasse (Drôme) . Dans la sépulture 92, seule la chaussure droite a été prélevée pour être radiographiée (quelques clous de la chaussure gauche ont cependant dû être pris avec). La sépulture a livré 166 clous, il est donc possible d’évaluer un cloutage comportant environ 80 clous sur chaque chaussure. Ceux-ci étaient situés sous les pieds du défunt, l’individu étant donc probablement chaussé lors de son inhumation. Les clous sont ici plantés de façon aléatoire, sans dessiner de décor particulier (fig. 16). Il semble toutefois qu’une rangée soit disposée parallèlement au bord des semelles, avec un espacement variant de 10 à 15 mm. Ces constatations agréeraient le classement de ces semelles dans le premier groupe établi par L. B. Miller (Miller, Rhodes 1980) regroupant les chaussures cloutées fermées. Le modèle de chaussure ne peut être établi. Cependant, l’abondance des clous et la forme du cloutage (arrondi à l’extrémité, à proximité du talon) nous conduisent à identifier une caliga, une chaussure à bords remontants, confectionnée dans une seule pièce de cuir dont les côtés étaient découpés pour laisser des ouvertures que l’on rabattait sur le pied pour les attacher par des lacets (Leguilloux 2004, 121) (fig. 17). En Gaule, pendant le Haut-Empire, l’usage des chaussures cloutées s’est généralisé chez les adultes de sexe masculin ou féminin comme chez les enfants (Poux 2008, 377). Au Bas-Empire, l’emploi de la caliga par des paysans est attesté par la mention de caligae rusticae dans l’Edit sur les prix de Dioclétien (Edictum de pretiis rerum venalium, IX, 5), suggérant son utilisation pour les travaux agricoles. Fig. 17 : Reconstitution d’une paire de caligae [Image en ligne]. http://www.larp.com/legioxx/supplrs.html (© William Stephenson Leather Crafts). Fig. 16 : Restitution des semelles de la sépulture 92 (Dessin et DAO : M. Gagnol, Inrap). En effet, on remarque sur le site que seuls 17 % des individus de l’ensemble funéraire portent des chaussures cloutées et qu’il s’agit majoritairement d’adultes de sexe masculin (82 %) (fig. 18). Nous noterons également l’absence de chaussures cloutées dans les sépultures d’immatures. Les chaussures sont fréquemment attestées dans les tombes de l’Antiquité tardive de Gaule méridionale (Feugère 1993, 145), mais sont parfois, au contraire de celles découvertes sur le site, déposées près du défunt. Fig. 18 : Tableau de répartition des paires de chaussures selon le sexe et l’âge des individus (M. Gagnol, Inrap). Fichier éditeur destiné à un usage privé Rencontres Instrumentum – Lyon 2012 285 Il faut cependant nuancer le propos puisque nous n’évoquons ici que les chaussures à semelles cloutées, nous ne pouvons connaître la proportion et la position de chaussures cousues, qui n’auraient laissé aucun vestige. Un objet indéterminé Dans la sépulture 34, sous le tibia droit d’un adolescent âgé entre 17 et 21 ans, était située une tige serpentiforme entière, de section circulaire en alliage cuivreux (18) (fig. 19). Les extrémités de l’objet sont légèrement recourbées suggérant son attache sur un support en matière périssable, comme du cuir ou du tissu (la finesse de l’artefact ne permettant pas une fixation sur bois) (19). I. Bertrand signale un objet similaire mais plus court, dénommé “crochet”, découvert dans les fouilles de La Grande Avenue à Barzan en Charente-Maritime (Bertrand 2007, 116-118). Nous noterons également la découverte d’un objet identique à Roanne lors des fouilles réalisées en 2011 au 81-83 rue de Charlieu (Gagnol 2012, 239, fig. 4). Leur fonction n’est, à ce jour, pas définie. Il est possible, en raison de sa facture et de son positionnement dans la tombe, qu’il s’agisse d’un objet à destination décorative, probablement cousu sur un vêtement. Nous n’écartons cependant pas l’hypothèse d’un objet plus ancien “gardé” ou intrusif. En effet, la facture de l’objet ressemble fortement à des productions protohistoriques, notamment à des bracelets de La Tène ancienne (Hatt, Roualet 1977, pl. IX et XI). Synthèse L’étude d’un contexte privilégié comme cet ensemble funéraire fouillé de façon exhaustive a permis de tirer quelques enseignements. Fig. 19 : Objet indéterminé de la sépulture 34 (cliché : Y. Gleize, Inrap ; DAO : F. Pennors, Inrap). homme adulte femme adulte immature Plusieurs observations ont pu être distinguées sur la répartition de l’instrumentum en fonction de l’identité biologique du défunt (fig. 20). (18) Dimensions et poids : Long. = 51 mm ; larg. = de 16 à 22 mm ; Ép. = 2 mm ; Poids = 4,2 g. (19) L’étude anthropologique ne permet pas de préciser s’il s’agit d’un dépôt ou d’un élément présent dans le comblement. Fig. 20 : Répartition des objets par domaine, selon le sexe et l’âge des défunts (M. Gagnol, Inrap). Fichier éditeur destiné à un usage privé 286 Le petit mobilier métallique issu d’une nécropole de l’Antiquité tardive à Savasse (Drôme) Les éléments liés à l’habillement apparaissent en grande majorité chez les adultes de sexe masculin et sont peu représentés chez les femmes puisque aucune ne porte de ceinture et que seules deux paires de chaussures cloutées leur sont allouées (sur 22 cas). De la même manière, seul un élément de ceinture est associé à un immature et aucun ne disposait de chaussures cloutées. On notera que quatre individus sur les huit portant des ceintures sont également dotés de chaussures cloutées. La parure, a contrario, domine chez les sujets adultes féminins, tout en étant absente des sépultures masculines, exception faite d’un bracelet en fer dans la sépulture 116. Les deux coiffes du site sont portées par des sujets immatures de moins de 5 ans. Les bagues ou anneaux sont affectés à trois femmes et un enfant (SP 62) et dans ce dernier cas, la bague de taille adulte a été adaptée à la taille du doigt de l’enfant. On rappellera également qu’à Savasse, seules deux tombes associaient bracelets et bagues : les sépultures 103 et 65. Ainsi, il apparaît sur ce site une forte sexuation des objets : les éléments de parure étant plutôt attribués aux femmes tandis que les ceintures et les chaussures cloutées sont allouées aux hommes. Les datations fournies par le petit mobilier métallique confirment celles de la céramique et des analyses C14 (fig. 21 et 22). Ainsi, les objets de parure (bagues, bracelets et coiffes), bien datés par comparaison du IVe s. ap. J.-C., apparaissent plutôt dans la phase la plus ancienne du site (entre 300 et 450 ap. J.-C.). À l’inverse, une majorité des accessoires vestimentaires, et notamment les ceintures, dont on propose une datation entre la fin du IVe et le début du Ve s. ap. J.-C., sont concentrés en périphérie de l’emprise de la nécropole, dans la phase la plus récente de celle-ci (entre 400 et 550 ap. J.-C.) indiquant à l’évidence une conservation et une transmission de ces objets. Les chaussures cloutées, présentes dans l’ensemble des phases du site, semblent plus nombreuses dans la phase plus récente. On observe donc, à Savasse, une raréfaction des objets de parure à partir du début du Ve s. au profit des seuls éléments vestimentaires. Cette constatation associée au fait que l’ensemble de ces artefacts, parure ou habillement, sont portés par le défunt et qu’aucun objet personnel n’apparaît au sein d’un dépôt nous incitent à évoquer une christianisation de cette population, apparente dans la nécropole à partir du IVe s. ap. J.-C. (20) et liée à ce traitement de la symbolique funéraire. Celle-ci est complexe et évidemment progressive au regard du maintien des rites païens associés (21), illustrant une foi chrétienne dont l’Église n’a pas encore contrôlé les rites liés au domaine funéraire et laissant apparaître une distinction entre les pratiques sociales et le sentiment religieux. Par ailleurs, il semble délicat, au regard du mobilier funéraire, de définir le statut social de cette population. Certes, le mobilier métallique, comme nous l’avons vu plus tôt à travers les multiples éléments de comparaison, paraît plutôt courant, reflet d’un statut social modeste. Mais il est difficile de s’en tenir à cette unique interprétation, le degré social dans le domaine funéraire se traduisant surtout par ce qui touche aux signes visibles comme la couverture de la tombe et son environnement. Ainsi, on rappellera que les sarcophages sculptés de l’aristocratie urbaine méridionale des IVe et Ve s. ont bien rarement livré les trésors de vaisselle et les bijoux que l’on pouvait attendre (Raynaud et al. 2010, 83). L’influence culturelle de ces objets métalliques est également difficile à définir. L’état actuel des recherches concentrées sur la Bretagne, Augst et la Germanie ne permet que d’évoquer les lieux de découverte d’objets comparables et non les lieux de fabrication, et incite à première vue à envisager l’appartenance de cette population à une culture matérielle d’influence germanique témoignant soit de l’origine des défunts, soit d’une mode exportée. Nous nuancerons toutefois le propos, une variabilité régionale apparaissant clairement sur le mobilier métallique de Savasse. C’est le cas sur les bracelets qui ne rencontrent que de vagues parallèles dans la typologie d’E. Swift ou d’E. Riha, ou encore sur l’abondance d’ocelles sur certains éléments de ceintures associés à leur grande proximité avec des modèles méditerranéens. Nous envisagerons donc, pour la moyenne vallée du Rhône, la possibilité d’une influence méridionale (importations ou production locale) s’inspirant ellemême, plus ou moins fidèlement, des modèles germaniques ou de Gaule du Nord. (20) Cf. La bague à motif chrétien (fig. 10c). (21) On assiste, en effet, au maintien des dépôts de vase et de nourriture jusqu’à la phase la plus récente de la nécropole. Fichier éditeur destiné à un usage privé Rencontres Instrumentum – Lyon 2012 287 Fig. 21 : Sépultures datées par C14 et essai d’évolution spatiale (DAO : P. Rigaud, Inrap). Fichier éditeur destiné à un usage privé 288 Le petit mobilier métallique issu d’une nécropole de l’Antiquité tardive à Savasse (Drôme) Fig. 22 : Plan de répartition des objets métalliques selon le type d’objet (DAO : M. Gagnol, Inrap). Fichier éditeur destiné à un usage privé Rencontres Instrumentum – Lyon 2012 Les résultats de cette étude sont évidemment à prendre avec la plus grande prudence et les recherches sont à poursuivre avec une mise en contexte généralisée associée à une multiplication des études comparatives. Notre étude vient cependant enrichir le corpus de mobilier métallique connu dans les nécropoles de l’Antiquité tardive de la moyenne vallée du Rhône et ajoute ainsi un nouvel élément de comparaison entre les mobiliers étudiés dans des zones plus septentrionales par E. Riha et E. Swift et plus méridionales par M. Feugère. Elle permettra avec les études à venir, nous l’espérons, d’affiner les influences culturelles sur ce type de mobilier et de poser un nouveau jalon dans les connaissances du matériel métallique issu des nécropoles de l’Antiquité tardive et par-delà celles des pratiques funéraires de cette période. Bibliographie Aurrecoechea Fernández 2001 : J. Aurrecoechea Fernández. Los cinturones romanos en la Hispania del Bajo Imperio. Éd. M. Mergoil (Monographies Instrumentum, 19), Montagnac 2001. Bertrand 2003 : I. Bertrand, Objets de parure et de soins du corps d’époque romaine dans l’Est picton (Deux-Sèvres, Vienne). Éd. Association des Publications Chauvinoises, (Mémoire, XXIII), Chauvigny 2003. Bertrand 2007 : I. Bertrand, Objets en alliage à base de cuivre et en fer. In : L. Tranoy (dir.), E. Moizan. Barzan (17), La Grande Avenue. Rapport de fouilles programmées 2007. DRAC Poitou-Charentes, Poitiers 2007, 116-118. Blaizot et al. 2001 : F. Blaizot, C. Bonnet, D. Castex, H. Duday, M. 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